Le marché immobilier est-il en train de repartir en 2024 ?

L'année 2023 a connu une forte baisse du volume de transactions immobilières. Mais selon les premiers chiffres publiés, l'année 2024 semble marquer le début d'un regain du marché immobilier. Après une période de ralentissement, sommes-nous en train de constater des signes d'une reprise ?

Les premiers signes d'un regain d'activité du marché immobilier français

Le début de l'année 2024 a été marqué par deux phénomènes : le recul des taux et la baisse des prix immobiliers, deux indices prometteurs d'une reprise du marché immobilier. Il en résulte qu'une légère augmentation des transactions immobilières a été observée. Le réseau d'agences Laforêt indique que l'offre globale de biens immobiliers a grimpé de 4,8 % par rapport au quatrième trimestre 2023.

Cette hausse de l'offre de biens disponibles rapportée par les professionnels du secteur immobilier peut indiquer une confiance retrouvée des vendeurs. Ils sont ainsi plus nombreux à croire dans la capacité du marché à absorber de nouvelles propriétés et donc la possibilité de vendre leur bien. Cette hausse de l'offre est combinée à des délais de vente qui commencent à raccourcir. Selon les agences immobilières SGL, la durée moyenne de vente est de 98 jours pour ce début d'année 2024, contre 109 jours en 2023. Ce raccourcissement de la durée de vente est un signe que les acquéreurs sont de retour et prêts à saisir les opportunités qui se présentent.

Quels sont les facteurs de ce redémarrage du marché immobilier ?

Les signes d'un regain du marché immobilier sont principalement portés par des taux d'emprunt en baisse. En effet, alors qu'ils étaient en nette augmentation de 2021 à 2023, passant de 1 % à presque 5 % en moins de 3 ans, les taux d'intérêt pratiqués en ce début d'année 2024 sont en net recul. En ce mois de mai 2024, les taux proposés par les Banques repassent sous la barre des 3,5 % à l'échelle nationale. Cette diminution des taux est un facteur déterminant, car elle augmente le pouvoir d'achat des ménages et encourage l'investissement immobilier.

À cette baisse des taux s'ajoute la baisse des prix de l'immobilier, déjà amorcée l'année précédente. Le premier trimestre 2024 montre une baisse moyenne de 0,5 % des prix à l'échelle nationale selon le baromètre SeLoger. Cela se vérifie notamment pour les grandes métropoles. Ainsi Bordeaux (-2,5 %) et Strasbourg (-2,2 %) sont particulièrement touchées par ce recul des prix ; il en est de même pour Lyon (-1 %), Lille (-0,9 %), Nantes (-0,8 %) et Toulouse (0,8 %). Cette correction des prix rend les biens immobiliers plus accessibles et peut inciter les acheteurs potentiels à concrétiser leur projet d'acquisition.

D'autant plus que les acquéreurs se retrouvent également en position de force, avec un pouvoir de négociation bien plus important que ce qu'il fut par le passé. Les acquéreurs peuvent plus facilement négocier le prix d'achat d'un immobilier en 2024, leur offrant la possibilité de réaliser des économies substantielles.

Quelle évolution attendre pour le reste de l'année 2024 ?

Pour le reste de l'année 2024, les experts misent sur une poursuite de la dynamique positive actuelle. La baisse des taux d'intérêt devrait se maintenir, soutenant ainsi la demande de crédit immobilier. En effet, la Banque centrale européenne (BCE) a récemment communiqué sur une nouvelle baisse de ses taux d'intérêt directeurs pour le mois de juin 2024. Cette dernière devrait être la première d'une série de plusieurs baisses, car la mécanique d'inflation semble enfin avoir été contenue, permettant à la BCE de diminuer ses taux directeurs.

Les experts de l'immobilier parient sur la baisse des prix immobiliers pour le reste de l'année 2024. Toutefois, les évolutions à l'œuvre sur le marché immobilier restent disparates. Notamment, la baisse des prix n'est pas uniforme sur l'ensemble du territoire. Si les prix sont en fort recul en région parisienne, avec une baisse de 3,6 % en moyenne pour le premier trimestre 2024, il n'en est pas de même partout. Certaines agglomérations comme Nice, Montpellier ou Marseille sont toujours concernées par une hausse des prix de l'immobilier entre la fin d'année 2023 et le début d'année 2024. Interrogé en mars, le président de la FNAIM, Loïc Cantin, indiquait attendre une baisse des prix de l'ordre de 6 à 8 % pour cette année. Selon lui, la baisse des taux à elle seule ne pouvait augmenter le pouvoir d'achat des acquéreurs. Il conviendra de surveiller si les prix vont continuer à s'ajuster au cours de l'année 2024, notamment dans les zones où ils étaient précédemment surévalués.

Le volume des transactions immobilières attendu pour 2024 devrait donc être supérieur à celui de 2023, porté par un contexte économique favorable et une confiance accrue des acquéreurs. Les potentiels acquéreurs auront tout intérêt à surveiller les premières publications sur le volume de crédits immobiliers accordés pour confirmer ces premiers signes de regain du marché immobilier.